Princess Erika n’est pas une sainte

Oui, Princess Erika fait du Princess Erika. Depuis ses débuts. C’est comme ça

Avant la musique, Princess Erika a été championne de France d’athlétisme en 1979, saut en longueur et course de haies. Ses parents, camerounais, qui se sont rencontrés en France, étant très occupés, elle a été élevée par une grand-mère d’adoption, une missionnaire alsacienne, “une sainte” dit-elle, au moment de convoquer ses souvenirs.

On la résume trop souvent à une artiste reggae. Le raccourci paresseux. Trop de bla-bla. Princess Erika a toujours aimé mêler les genres. Ses chansons ressemblent à sa collection de disques, elles sont multiples, hybrides, sans étiquette. Libres. Quitte à choisir, elle préfère être classée dans la variété.

Pop. Comme Populaire. Auteur, compositrice, interprète, productrice, songwriter, elle ne s’interdit rien. Elle est encore actrice, théâtre et cinéma, voix des Grosses Têtes pendant trois ans, ère Bouvard, elle écrit actuellement son premier livre, elle travaille dessus depuis plusieurs années.

Et puis, il y a ce cinquième album. “J’suis pas une Sainte”, 11 ans après son précédent. Entre-temps, elle a pas mal tourné, multiplié les projets, comme “Sur la route du reggae”, croisé le micro avec Diana King, il y a eu l’aventure Camping Paradis, il y a eu la vie, dans toute sa diversité. Le premier single de ce disque sans entrave, c’est aussi la première chanson écrite pour ce projet, en 2016. “J’suis pas une Sainte”. Les autres ont suivi. À leur rythme. Si Erika aime la simplicité, elle n’aime pas la précipitation. Les chansons ne sont pas des choses qu’on expédie mais qu’on aime. Qu’on compose avec minutie. Le confinement ne lui pas été néfaste. Elle a eu le temps d’écrire.

Oui, Princess Erika fait du Princess Erika. Depuis ses débuts. C’est comme ça

C’est un album de chansons. De chansons françaises avec toutes les influences que j’aime : blues, rock, reggae, ragga, jazz et plein d!autres choses.
Comme dans tous mes autres albums ! ”. On appelle ça l’identité.

Le premier extrait éponyme s’inspire de Geoffrey Oryema, du blues africain, il y a une petite touche Ben Harper et un certain esprit Gorillaz pour l’orchestration. Chanson sur les faux-semblants d’aujourd’hui. Tous ces gens qui se font passer pour ce qu’ils ne seront jamais, voilà le fil rouge de ce titre imparable. Erika, elle, n’est donc qu’elle-même. Elle peut bien sûr jouer la comédie, le théâtre et le cinéma, elle connaît mais à l’heure de se dévoiler, elle préfère ne pas tricher. “Moi, je fais la fille carapacée mais dès que j’enlève la carapace, il y a le coeur, direct ! Il n’y a pas d’autres couches”. Voilà.

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